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68 et l'autorité parentale (revu le 9 Mars 2011).

68, c'est une libération. Celle pesant sur les tabous sexuels, sur la télé jusqu'alors soumise à la censure, mais c'est peut-être surtout la libération de l'autorité paternelle ("puissance paternelle"), remplacée légalement en 1970 par l'autorité parentale.

Est-ce pour autant le laxisme à l'école, le délitement de toute autorité?

 Sans doute pas, ou alors nous faisons fausse route et nous serions avisés de lire et relire les réflexions rivées à l'expérience du célèbre pédiatre Aldo Naouri (et éviter de lui coller une étiquette de ringard qu'il ne mérite pas, lui qui professe ainsi que Solotourne qu'Ecouter l'enfant ne veut pas dire lui obéir).

L'autorité du père a fait place à l'autorité parentale, c'est à dire une autorité assumée non par un seul des deux parents mais par les deux à la fois, témoin de la montée en force de la place de la femme dans notre société. Bien entendu, cette autorité suppose un accord important entre les deux parents. Tout écart à cette entente, et Dolto n'y est pour rien, se paie par un déficit d'autorité que les enfants exploiteront aux dépens de tous, parents, société, eux-mêmes. Dolto n'y est pour rien, parce qu'elle a aussi souligné l'importance de la castration initiale des enfants, de la même façon qu'Aldo Naouri nous le rappelle aujourd'hui. Peut-être le message éducatif d'Aldo Naouri est-il plus clair, moins sujet à confusion (on a souvent reproché à Dolto de prôner le laxisme éducatif, ce qui est faux, elle prône l'écoute des enfants, pas de leur obéir). L'autorité parentale, si elle est, à première vue, moins immédiate que l'autorité paternelle, a l'avantage de moins déraper dans l'autoritarisme, c'est à dire dans la brutalité et l'ignorance de la réalité de l'enfant. Hugues Lagrange avec son dernier livre "Déni de culture" propose d'aider un peu plus les femmes à consolider leur part d'autorité parentale, il pense en particulier aux femmes qui baignent dans une culture de domination masculine. Mais à nouveau, le niveau de maîtrise éducative des familles égalitaires a un sérieux besoin de clarification et d'amélioration. Sujet à suivre, parce qu'on ne reviendra pas en arrière et c'est tant mieux.

 

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Commentaires

  • Ah ben il ne manquait plus que ça! Je crois que je vais définitivement quitter ce monde de femmes pour passer mes journées à la pêche, ou au bistrot, du moment que je maîtrise le bouchon!

  • Eh oui, Filantrop, au bout de 200 ans, les valeurs démocratiques ont fini par diffuser dans la cellule familiale, faisant de la femme une associée de l'homme plutôt qu'une servante. Bon, c'est vrai que ce n'est pas encore tout à fait le cas si on en croit les statistiques sur la répartition des tâches dans une famille, mais ça progresse insensiblement.
    Je ne vois pas pourquoi tu ne serais pas content avec cette évolution?

  • Je suis pas très content parce que, comme le dit ton Naouri, la démocratie à 50/50 c'est pas facile tous les jours et que les gamins ont besoin d'aide pour que leurs pulsions ne les dévorent pas, au moins au début, et que pour ça, ben le père on a pas trouvé mieux. Naouri il dit que la mère c'est le oui et réciproquement et que le père c'est le non et réciproquement et que sans le non, une famille ne peut donner que des petits tyrans qu'ont pas fini de vous emm.... Oui, je suis un vieux réac, mais je m'en fous. L'égalité dans tous les domaines, c'est une connerie, ton Lagrange il est à côté de la plaque, c'est les parents français qui ont besoin de l'aide des familles à autorité paternelle. Le déni de culture, comme y dit, c'est lui qui le fait, il a l'esprit brouillé, comme la moitié des intellos.

  • Lagrange est quand même pas si idiot que ça. Faut pas tout mélanger. Toi, ta vision, c'est le retour en arrière, même si du point de vue que tu défends vis à vis de la "castration" précoce, je te suis. Mais c'est pas une raison pour remettre les femmes à la maison, de les priver de leur émancipation. C'est certain qu'il y a pas mal de confusion sur le rôle éducatif que doivent tenir les parents du fait de cette émancipation féminine mal comprise, mais il faut sans doute en passer par là. D'un côté, il y a des familles qui sont construites autour de l'autorité paternelle et qui ont hérité d'un savoir faire éducatif ancestral. Mais ces familles sont aussi construites autour de la domination masculine, alors qu'elles vivent dans un milieu qui est en train de muter pour l'autorité parentale. On ne reviendra pas en arrière mais il faudra bien que les réalités éducatives reprennent le dessus. En attendant que les familles à autorité parentale réussissent à maîtriser à nouveau l'éducation de leurs enfants et n'attendent pas tout de l'école, les gamins qui naviguent entre deux eaux, qui voient bien que leur modèle familial n'est plus la norme mais que les familles "modernes" n'ont pas encore récupéré leur maîtrise éducative, leur savoir-faire castrateur indispensable, ces gamins donc sont bien des "sauvageons" comme l'avait dit J-P Chevènement.
    Finalement, ta remarque m'incite à modifier un peu l'article en incluant l'idée de cette maîtrise éducative que les familles d'autorité parentale doivent acquérir.

  • L'autorité du père un sujet d'actualité après les événements de Toulouse...Il faudrait qu'il y ait davantage de pères de substitution, en particulier dans les collèges et lycées avec des profs masculins.
    Je n'aime pas trop Naouri : pour lui tous les problèmes d'éducation viennent des femmes...

  • Oui, Rosa, les jeunes ont hérité de quelques problèmes dont personne n'est vraiment responsable, c'est plutôt une question de mutation sociale profonde que les coups de mentons volontaristes politiques manquent complètement (ce qui n’empêche pas qu'ils doivent quand même éviter le plus possible les pots cassés, assurer le maintien de l'ordre, neutraliser les agresseurs et les punir). Aussi bien les hommes que les femmes ont à réapprendre leurs rôles éducatifs.

    Pour ce qui est de Naouri, je ne vous suis pas. Disons que Naouri pointe la part de responsabilité des femmes dans la question de l'autorité, ce qui renverse quelques idées reçues qui attribuent entièrement à l'homme la responsabilité de l'autorité. Son idée de la combinaison du oui et du non dans un couple me paraît lumineuse. En ce qui concerne la responsabilité masculine, du point de vue de l'autorité, une femme aura beau parfaitement jouer son rôle, c'est à dire dire oui (signifier pour être précis, parce qu'on peut dire oui et signifier non) à son homme pour qu'il exerce son autorité, si celui-ci n'en use pas correctement, s'il est brutal ou pervers, ou incohérent (changer d'avis sans raison), ou délirant (promettre ce qu'il ne peut tenir), ou laxiste (ne pas user de son autorité), c'est alors bien l'homme qui sera majoritairement responsable de la carence éducative.
    Bref, ce que démontre Naouri, c'est que la question de l'autorité se joue à deux et que "sans le oui (maternel), le non (paternel) ne peut rien" (merci Rosa, vous m'avez inspiré ce dicton pour mon Dictonnerre de Brest).

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