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Du côté du plaisir et de l'effort,

C'est résolument du côté du plaisir que je voudrais voir l'école évoluer. Celà signifie-t-il le laxisme? N'y a t'il d'effort que douloureux? Il y a tellement de contre-exemples, de réussites couplées au plaisir

qu'on ne sait où donner de la tête (aussi bien dans les domaines artistiques que dans toutes les professions). D'ailleurs la relation entre douleur ou effort et plaisir est très certainement beaucoup plus complexe, c'est du plaisir d'être acteur dont je veux parler, position où la douleur et l'effort fourni valorisent l'action. Tous les pédagogues connaissent bien cette problématique entre "savoir être" et "savoir faire", il manque la plupart du temps à ces concepts d'être éprouvés, expérimentés, développés expérimentalement et validés, faute de quoi ils demeurent dans un discours inopérant, dans le registre du moulin à prière. Je me demande pourquoi l'acharnement à étouffer les gosses est si grand. Nos écoles sont tristes et ennuyeuses et nous n'avons même plus l'excuse de l'avenir radieux promis par le progrès et la démocratie.

Oui à Rabelais, oui à Maria Montessory , oui à Célestin Freinet, oui à Roger Cousinet, oui à Glenn Doman et à son adaptation Françoise Boulanger , oui à Rudolf Steiner , oui à Stella Baruk et oui à tant d'autres qui ont mis l'enthousiasme au coeur de leur enseignement. Oui aussi à Michel ONFRAY , le créateur de l'université populaire de Caen qui nous invite rageusement à vivre une vie de première main (je suis plutôt agnostique personnellement, alors que Michel ONFRAY est foncièrement athée, j'ai envie de dire de façon provocatrice que sa mystique est athée, mais je le rejoins complètement dans son approche philosophique libertaire et vivante, rageusement vivante). Sans doute toutes ces méthodes généreuses produisent-elles parfois des effets désastreux. En partie parce que même avec un bon marteau il est désastreux de vouloir enfoncer un clou avec son manche et aussi en partie par ce que ces méthodes peuvent avoir d'imparfait. Mais il n'est pas possible d'ignorer tous les témoignages de réussites issues de l'application de ces méthodes joyeuses et généreuses.

On n'est pas là (que) pour se faire engueuler... (Boris Vian)

 "Les bourgeons sont détruits par le gel et le soleil trop intense." (Solotourne 2007 et suivantes)

"Tu me dis, j'oublie; Tu m'enseignes, je me souviens; Tu m'impliques, j'apprends" Benjamin Franklin (1706-1790) 

Commentaires

  • Le problème, à mon avis, est que, pour une majorité écrasante de gens, le plaisir ne peut pas passer par le travail. Plaisir et travail sont nécessairement perçus comme antithétiques. Or, pas d'apprentissage sans travail. Mieux même : pas de plaisir en apprenant sans travailler.

  • Réponse à Guillaume.
    Oui, d'accord avec vous, travail et plaisir se conjuguent très bien.
    L'école serait-elle seulement pour reproduire les schémas en vigueur? Plaisir et travail peuvent se conjuguer pour une masse écrasante de personnes comme le prouve les expériences pédagogiques des écoles que je cite qui ont du succès avec toutes les catégories sociales. Mais on peut aller plus loin. Apprendre à faire du ski, par exemple, demande du travail au sens littéral. Est-ce que ce travail n'est pas fait avec plaisir? Bien entendu, le ski n'est pas classé dans la catégorie travail mais dans la catégorie loisir. Il nous faut la force de conviction de notre catégorisation (donc arbitraire) pour que du travail associé à une activité donnée ne nous apparaîsse pas comme du travail mais comme un loisir. Avec des raisonnements comme les miens on va arriver à tout mélanger, non? Je vous laisse méditer là-dessus.

  • Bonjour !

    Pour compléter votre discussion, je dirais que les acteurs sont prêts à travailler, à s'investir, à souffrir (cf ethymologie du mot travail) s'ils en perçoivent un sens (direct ou lointain).
    Cette quête de sens peut s'exprimer de différentes façons. En effet, on travaille:

    - pour l'estime de soi, la satisfaction de "faire" (réaliser un projet, se dépasser etc...). C'est une motivation intrinsèque au travail

    - pour avoir la reconnaissance d'autrui. L'activité en elle-même peut ne pas être intéressante, mais il y a une bonne ambiance, les relations sociales sont importantes.

    - pour des raisons utilitaires: gagner sa vie, avoir une bonne note etc...

    A partir du moment où l'on arrive à inscrire cette activité qu'est le travail dans un projet, la question de la souffrance et du plaisir devient secondaire (puisqu'il y a les deux à la fois).

    C'était mon mot de bienvenue puisque je viens de découvrir ton blog ^^

  • @Christophe,
    Bienvenue et merci pour ce commentaire qui complète et renforce en effet l'idée que je voulais exprimer. Intuitivement, le débat "ou bien l'effort ou bien le plaisir" ne tient pas la route mais apporter des arguments comme tu le fais me semble très utile.

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