Les élèves en difficulté
Qu'arrive-t-il a un élève qui commence à être en difficulté? En général on lui dit de se reprendre, de plus travailler, de moins faire l'idiot etc...Bref, on lui fait la morale.
Quelle est l'efficacité de toutes ces sages recommandations?
A peu près nulle, si ce n'est de renforcer la cancrerie et d'augmenter la souffrance associée à ce déclassement social.
Est-ce qu'on continue quand même à les pratiquer? Oui, sans état d'âme. Il faut tout de même signaler les réseaux d'aide spécialisées aux élèves en difficulté (RASED, présentation des RASED) qui peuvent apporter leur concours compétent, quand ils sont présents, et ainsi aider à sortir des ornières habituelles. Ces réseaux sont menacés par le gouvernement Fillon (Oct 2008).
Dans ma longue carrière d'élève, j'ai eu des hauts et des bas et je sais de quoi je cause. En troisième, alors que j'étais à la dérive complète (notes nulles, perturbation de la classe, colles...), j'ai eu la chance d'être confié à une amie de la famille qui était bilingue (anglais et français). En moins de 3 mois elle m'a aidé à me remettre sur pied, si bien que je suis passé de cancre à meilleur de la classe. Je ne la voyais pourtant qu'une heure par semaine. Comment a-t-elle procédé pour obtenir ce miracle? Pour me redonner confiance et me redonner le goût au travail? C'était assez simple, au début je devais apprendre 5 mots de vocabulaire anglais par jour. Je la voyais pour les réciter et je n'avais pas droit à l'erreur (je veux dire par là que tant que je ne connaissais pas tous les mots que j'avais à connaître je devais m'y remettre). Pendant un mois, j'ai ainsi "musclé" ma mémoire, mais surtout ma concentration et j'ai appris à m'organiser. Cela m'a redonné une confiance que je n'avais même pas imaginé avoir perdue! Ensuite, elle m'a donné un condensé très efficace de grammaire français/anglais, à connaître aussi par coeur (toujours les 5 mots par jour en plus). En 15 jours c'était fait. On est ensuite passé à l'écriture de textes, des rédactions, avec toujours en fond les 5 mots par jour. Je lui dois mon brevet et une méthode simple pour redémarrer et savoir retrouver la confiance qui m'a servi par la suite.
Voilà, c'était une expérience, sans doute un peu rigide, mais j'étais soutenu par son attente, son attention, sa fermeté et sa compétence qui m'ont permis de renouer une relation de confiance.
Daniel Pennac raconte une expérience assez voisine dans "Chagrin d'école".
Commentaires
Je n'ai jamais pensé que votre blogue était pessimiste, il m'intéresse et je reviendrai...
Vous parlez de sujets qui m'intéressent et je suis passionnée par les échanges entre générations...
Très belle expérience, pour les élèves qui se laissent aller...mais alors, que faire des élèves simplement médiocres? Ceux qui mettent de la bonne volonté mais qui sont simplement abonnés à être au milieu, dans la moyenne? Ignorés des professeurs qui se consacre à ceux qui sont des cancres ou des premiers de la classe, persécutés par leurs parents (quoique les miens ont vite comprit que je ne serai jamais comme mes soeurs) parce qu'il "pourrait quand même faire une effort pour passer de dix, douze à quinze"?
Qu'en fait le système éducatif? Rien. On les décourage à viser trop haut, pas assez bon, on les felicite de pouvoir au moins apprendre quelque chose là où leurs amis échouent.
Du coup, ils passent leur scolarité à se sentir invisble, n'osant même plus lever le bras pendant les interrogations orales car leur réponse sont bonnes, mais pas excellentes!
Que pensez vous qu'on doivent en faire de ceux là?
Chère "psychopathe à la hache", ton expérience vaut bien la mienne et vaut autant d'être rapportée, merci de le faire. Je n'ai pas réponse à tout. Il est bien vrai que notre élitisme étroit (modèle scolaire unique) ne permet pas à tous ceux qui ne s'y adaptent pas bien de se voir autrement que médiocre. Je tente ici de rapporter mon expérience et tente d'ouvrir l'école à plus de formes (voir les notes sur le plaisir et l'effort, la salsa, le mamouth, les cours magistraux, la méthode Freinet...) beaucoup plus attentive aux élèves, avec la remarque à l'usage des éducateurs radicaux imbus de leur autorité: écouter les élèves ne veut pas dire leur obéir.
Tes ailes, tu les as, je ne suis pas Dieu pour te le dire, elles sont dans tes textes et dans ton coeur généreux, il ne te manque que d'y croire, et à la lecture de ton blog, moi, qui ne suis que bien peu, je les ais bien vues.
Amitiés.
J'imagine que ton "combat" doit être aussi facile que de bouger une montagne! Je crois pourtant qu'il est utile, pour ma part je n'ai jamais méprisée (ok peut être un ou deux) mes professeurs, car se ne doient pas être évident de passer sa journée avec des enfants, ou pire des adolescents.
Merci pour la dernière partie du commentaire, je n'ai pas l'habitude des compliments (surtout venant d'un membre de l'éducation nationale) alors ça fait chaud au coeur.
(oups, je crois que je vous ai tutoyer, le puis-je?)
Amitiés (tout pareil)
Peanuts
(moi aussi je fais du copier coller! lol)