Faire le prof pour apprendre
Sans vouloir empiéter sur les plates bandes des spécialistes de pédagogie, voici une expérience qui m'a frappé. Alors que j'étais étudiant, je me souviens avoir fait du soutien scolaire à des élèves de seconde à terminale. Un fait a retenu mon attention: jamais au cours de mes études je ne m'étais souvenu avec autant de précision de ce que j'avais fait lors des séances précédentes. Le fait de me retrouver dans la situation du prof avait nettement accru mon attention.
Quand on est élève, il arrive très souvent, le plus souvent, que l'on recoive bien avant d'avoir eu la moindre question. L'offre précède de beaucoup la demande. On se retrouve de fait très souvent passif. Quand on est du côté du prof, on ne peut pas faire autrement que d'être acteur et ça change tout en ce qui concerne l'attention et l'intérêt porté à ce qu'on étudie.
Je me suis souvenu que quand j'étais dans les toutes petites classes, j'avais souvent terminé juste les claculs dans les premiers (sans me vanter ;-)). Le maître me demandait alors souvent d'aider un petit camarade un peu plus lent. Il me semble que ça fonctionnait très bien, et pour le petit camarade, et pour le maître qui se trouvait ainsi secondé, et pour moi qui tentais d'apprendre à apprendre.
Il me semble que dans de nombreuses situations les élèves pourraient être mis à contribution pour enseigner aux plus jeunes ou à ceux qui sont moins avancés ou moins spécialisés suivant les cas, sous le contrôle des enseignants, ce qu'ils commencent à maîtriser (je pense en particulier à la classe de CP qui est si importante pour l'avenir, puisque c'est l'année de l'apprentissage de la lecture). Rien de tel pour devenir un acteur et faire un pas vers l'école désadolescentée.